Les normes 802 découlent du travail de l’IEEE. Cela avait
été initié avec les normes 802.1 à 802.5 au début des années 1980 puis les
802.12 pour le 100Mbits/s dans les années 1990.
Aujourd’hui, la mode est au sans-fil dans les réseaux locaux
ou chez les particuliers. Apple a lancé la mode avec son AirPort, solution
Wi-Fi à la portée de tous, ses concurrents (Cisco, 3COM …) ne sont pas en reste
et proposent aussi leurs solutions.
Rien de plus simple à priori que d’installer un point
d’accès, quelques cartes PCMCIA et le tour est joué.
Nous verrons dans la partie sécurité que d’autres éléments
peuvent entrer en jeu et faire déchanter les non-initiés.
La première norme 802.11 est arrivée en 1997, avec au début
un débit normalisé de 2Mbits/s loin des solutions filaires de l’époque.
En 1998 arrive la norme 802.11b, la plus utilisée
actuellement, qui autorise un débit théorique de 11Mbits/s (6Mits/s en débit
pratique).
Certains constructeurs proposent un débit de 22Mbits/s
(« double rate ») sur cette norme. Cela engendre une non
compatibilité avec les autres matériels à 11Mbits/s.
|
C’est cette norme que l’on connaît sous le nom Wi-Fi,
marque déposée par WECA (Wireless Ethernet
Compatibility Alliance) avec le tiret qui devient ensuite Wi-Fi aliance. C’est un regroupement des principales entreprises
informatiques. http://www.weca.net |
La norme est soit disant « indépendante » des constructeurs mais elle doit être certifiée par le WECA pour pouvoir se développer ...
Elle propose un débit correct et une portée sans obstacle de 300m. De plus du fait de la libération des bandes hertziennes utilisées il n’est pas nécessaire de faire une déclaration auprès des autorités gouvernementales pour son utilisation dans des locaux fermés avec une puissance maximale de 100mW. L’émission se fait en séquence directe (longueur d’onde constante).
Le codage des ondes est réalisé grâce à la modulation DSSS
(Direct Sequence Spread Spectrum). Le problème de ce
codage est qu’il y a de nombreuses pertes de données dues notamment aux
obstacles.
En effet, le terme Direct
indique que seul un canal est utilisé pour l’émission des signaux. Si ces
derniers rencontrent un obstacle, il n’y a pas de moyen de correction, il y
aura une erreur. Ces pertes engendrent un grand nombre de messages de
correction d’erreur chargeant d’autant la bande passante d’où le faible débit.
La méthode de détection des pertes est proche de ce que l’on trouve sur la norme 802.3 (topologie Bus). En effet, la détection se fait grâce à la méthode CSMA/CA (Carrier Sense Multiple Acces/Collision Avoidance) tandis que sur la topologie bus on parle de CSMA/CD (Carrier Sense Multiple Acces/Collision Detection). Le fonctionnement de ces deux technologies est donc très proche. Pour le sans-fil le principe est de dire que le paquet est perdu à partir du moment où la réponse du récepteur indiquant que ce paquet est bien arrivé n’est pas reçu par l’émetteur dans un laps de temps borné et définit.
Remarque
Si vous voulez mettre un accès à l’extérieur, seuls les canaux 10 à 14 sont autorisés et la puissance ne peut dépasser 10mW.
Remarque
La puissance d’émission dépend en fait de la puissance de
l’antenne.
C’est pour cela que l’ART (Association de Régulation des
Télécommunications) prend une autre mesure en compte qu’elle appelle PIRE
(Puissance Isotrope Rayonnée Equivalente). Certaines antennes proposent une
puissance de 30mW mais qui correspond en fait à une puissance de 100mW PIRE.
C’est cette puissance PIRE qui est prise en compte.
Remarque
Aux USA cette puissance est autorisée jusqu’à 1000mW PIRE.
La norme 802.11b fonctionne dans la bande des 2,4GHZ à
11Mbits/s sur une distance maximale de 300 mètres. Toutes ces mesures sont
théoriques. La pratique renvoie des performances bien moindres.
Cette bande est divisée en 14 canaux chacun séparé de 5MHZ.
Les cartes Wi-Fi scrutent ces bandes afin de déterminer s’il existe des points
d’accès et en cas de multiples points d’accès elles se calent sur celle qui
propose le signal le plus fort.
Canal |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
Fréquence GHZ |
2,412 |
2,417 |
2,422 |
2,427 |
2,432 |
2,437 |
2,442 |
Canal |
8 |
9 |
10 |
11 |
12 |
13 |
14 |
Fréquence GHZ |
2,447 |
2,452 |
2,457 |
2,462 |
2,467 |
2,472 |
2,477 |
Remarque
Si vous augmentez la puissance de votre antenne, ou si vous
êtes des conditions extrémements favorables, les limites indiquées par les
normes peuvent être dépassées mais dans ce cas vous ne respectez plus les
termes de la norme. Les normes n’indiquent pas les limites maximales possibles
mais les limites en utilisation « normales ».
L’ART (Autorité de Régulation des Télécommunications) résume
cela avec le schéma et le tableau suivants (Pour les DOM et TOM il y a des
différences).
Les puissances PIRE autorisées sont les suivantes (sur la
bande des 2,4GHZ).
|
Les conditions d’utilisation en France des installations
radioélectriques sont régies par l’arrêté du 23 Décembre 2002 faisant suite à
la décision n° 02-1008 (http://www.art-telecom.fr/textes/avis/index-02-1008.htm). Voir aussi l’additif de Juillet 2003
(http://www.art-telecom.fr/communiques/communiques/2003/index-c220703.htm). |
Lors d’une installation Wi-FI, la valeur des bandes
passantes et le réglage des points d’accès sont très importants. En effet, avec
une bande passante de 11Mbits/s et suivant le théorème de Shannon, le spectre
d’émission peut atteindre 22MHZ. Ceci implique que si vous possédez deux bornes
dont les émissions peuvent se situer dans les mêmes zones géographiques, vous
aurez des interférences ce que l’on appelle overlapping. Il faut donc régler
les canaux de telle sorte que ceux qui se trouvent proches soient séparés au
minimum de 22MHZ.
Pour trois bornes vous pouvez ainsi utiliser les canaux 1, 6
et 11.
Il faut aussi prendre en compte dans ce cas, le roaming qui
correspond au temps de latence pour que votre communication s’effectue lors
d’un passage d’une borne à une autre. Plus ce temps de latence est grand moins
la qualité de votre réseau sera bon.
Remarque
La législation n’est pas la même dans tous les pays. Gardez
en mémoire que la bande des 2,4GHZ est une bande de fréquences militaire. Aux
USA seuls les canaux 1 à 11 sont autorisés, au Japon seule la bande 14 est
autorisée. En Europe à part la France, l’ensemble des canaux de cette bande
sont généralement autorisés.
Vous pouvez utiliser deux modes d’accès :
Ø
Le
mode Had’Hoc. Chaque carte peut se connecter à toutes les autres cartes
Ø
Le
mode infrastructure (le plus utilsé). On installe une borne (point d’accès) et
les cartes s’y connectent.
Remarque
L’inconvénient majeur de cette norme est sa faible
sécurisation. De plus, si vous mettez le peu de sécurité possible via le module
d’encryptage WEP (Wireless Encryption Privacy), le débit théorique de 11Mbits/s
tombe à … moins de 2Mbits/s (c’est du non commuté).
Cette norme est en train de suplanter la norme 802.11b. Elle
a été adoptée très récemment en Juin 2003 par l’IEEE. On la retrouve aussi sous
l’appellation Wireless-G.
Cette norme permet d’atteindre des débits théoriques de
l’ordre de 54Mbits/s. Ceci grâce à l’utilisation du codage OFDM (Orthogonal
Frequency Division Multiplexing) plus performant que celui de la norme 802.11b.
L’émission des données se fait sur plusieurs fréquences à la fois. Il suffit
alors que le signal d’une des fréquences atteigne le récepteur pour que la
communication soit valide. L’une des limites du 802.11b est donc
« supprimée ».
L’avantage de cette norme hormis son débit est le fait qu’elle
utilise les mêmes fréquences que la norme 802.11b (bande des 2,4Ghz). De ce
fait la majorité des cartes construites aujourd’hui, propose une compatibilité
avec la norme 802.11b. Mais attention la compatibilité sur des cartes Wi-Fi
(802.11b) a 11Mbits/s ne permet bien évidemment pas un débit de 54Mbits/s.
Remarque
Il ne faut pas attendre de miracle de cette norme même si
sur le papier elle paraît mieux, elle conserve malgré tout les défauts de la
802.11b, à savoir, une transmission des informations de manière « non
commutée » ce qui pose à nouveau des problèmes de sécurité et de partage
de bande passante.
Tout comme le 802.11b, le débit chute dès que vous mettez en œuvre les sécurités. Les débits sont alors plus près des 20Mbits/s ce qui malgré tout est de toutes les façons mieux que la norme 802.11b.
Résultat, tous les constructeurs s’engouffrent dans ce
nouveau marché prometteur, tel Apple avec sa borne AirPort Extreme (ventes
multipliées par 2 par rapport à la borne 802.11b pourtant déjà un succès) ou
3Com avec sa gamme complète Wireless Lan. Cisco a passé la vitesse supérieure
en signant un partenariat avec Intersil (leader dans les semi-conducteurs) en
2002 et surtout en rachetant l’entreprise Linksys
(Performante sur le marché des PME/PMI et des particuliers) pour 500Millions de
Dollars en Mars 2003. L’offre de Cisco orientée entreprise avec les solutions
AirConnect s’étoffe donc avec l’arrivée dans son périmètre de Linksys.
Cet engouement rend les produits 802.11g
attractifs au niveau du coût puisque entre du 802.11b ou du 802.11g (compatible
802.11b rappelons le) il n’y a que très peu d ‘écart.
A cette euphorie il faut mettre un bémol. En
effet tout n’est pas rose dans le monde du 802.11g. En effet, du fait de la
modulation utilisée (multifréquence OFDM), seules 3 bandes de fréquence ne se
chevauchent pas. Il n’est donc pas possible d’installer plus de 3 réseaux
sans-fil dans une zone commune de
couverture sous peine de génération de grosses interférences.
Autre
bémol, le débit au-delà d’une certaine distance décroît très brutalement à la
différence du 802.11b qui a une baisse progressive de son débit. Ceci aboutit à
des performances plus modestes que ce qui est annoncé et relativise la
puissance du 802.11g.
Distance entre l’AP
et le Client |
Débit effectif constaté
|
0 à 20 mètres |
35 Mbits/s |
20 à 50 mètres |
11 Mbits/s |
50 à 200 mètres |
5 Mbits/s et 0 Mbits/s |
Remarque
Il ne faut pas oublié que ce débit est partagé par tous les
postes connectés et utilisant la borne ce qui relativise encore plus ces
débits. Plus il y a de connectés moins le débit effectif est grand par
utilisateur.
Pour éviter ce problème de baisse rapide du débit en
fonction de la distance, il est possible de réaliser un maillage avec plusieurs
AP.
Remarque
Certains constructeurs proposaient dès Mai 2003, alors que
la norme 802.11g n’était pas encore officialisée, des équipements compatibles
802.11b et 802.11g à 100Mbits/s tel « Wireless
Turbo » de US Robotics. Ce dernier indique malgré tout qu’en mettant les
« sécurités » au maximum (WEP 256 bits) le débit passe à … 20Mbits/s.
Autre point à ne pas négliger, le nombre de connexions
maximales sans-fil autorisé sur une borne. En effet, ce nombre n’est pas
infini. La limite haute sur un AP est de l’ordre de 250 mais est souvent plus
proche de 128 utilisateurs simultanés. Les ponts (lien entre le réseau filaire
et le sans-fil) ou les routeurs proposent un certain nombre de connexion
sans-fil et un certain nombre de connexion filaire sur ces matériels. Ce qui
est mis en avant est souvent le nombre total et rarement le détail qu’il faut
chercher dans la documentation du produit.
Haut
débit à 54 Mbps, plus partage sécurisé de l'accès Internet pour 128
utilisateurs sans fil (jusqu'à 253 max.) dans un rayon de 100 mètres ;
compatibilité ascendante avec les produits 11b Il est bien indiqué 128 sans-fil mais à la première
lecture on peut supposer que les 253 max. sont aussi sans-fil. Il n’en est
rien. La phrase est tournée différemment dans la documentation détaillée (conçu pour 253 utilisateurs maximum (dont 128 sans
fil),) plus clair non ? |
Attention
Quelle que soit la norme 802.11, le simple fait d’activer
une carte sans-fil sur un portable, diminue énormément l’autonomie de ce
dernier (De 30 à 40%). Pensez donc à désactiver la carte si celle-ci n’est pas
utilisée.
D’autres normes que la 802.11b apparaissent ou sont déjà
apparues avec plus ou moins de succès et de suivi de la part des constructeurs.
Le tableau ci-dessous les récapitule.
a.
Récapitulatif des normes 802.11
Norme |
Appellation |
Propriétés |
802.11a |
Wi-Fi 5 |
La future
norme 5GHz –
54Mbits/s |
802.11c |
Bridge
Operations Procedures |
|
802.11d |
Global
Harmonization |
|
802.11e |
Mac
enhancements for QoS |
|
802.11f |
Inter
Access Point Protocol |
Amélioration
de la Qualité de Services |
802.11g |
Physical
Layer Update |
Se base
sur le 802.11b en augmentant le débit à 54Mbits/s |
802.11h |
Spectrum
Managed 802.11a |
En cours
(DRAFT) Etudie
les problèmes dus au déploiment sur la bande 5Ghz en Europe. |
802.11i |
MAC
enhancements for enhanced Security |
En cours
(DRAFT) Remplace
la sécurité basée sur WEP. V1
utilise le protocole TKIP compatible avec les matériels existants à l’inverse
de la V2. |
b. la norme Hiperlan
Cet acronyme signifie High Performance Radio Lan. La version
actuelle est la version 2.
La version 1 est initiée et créée en 1998 par l'ETSI (European
Telecommunication Standard Institute). la version 2 date de 1999 et a été définie par le groupe
H2GF (Hiperlan 2 global Forum).
Ce groupe comprend depuis 2000 les sociétés Bosch, Dell,
Ericsson, Nokia, Motorola, Canon …
Les caractéristiques techniques sont intéressantes notamment
le débit proposé à 54Mbits/s. sur une distance de 100 mètres (50 mètres en
qualité maximale). Sa sécurité est plus importante que sur le 802.11. Elle
propose une passerelle pour des liaisons avec des matériels GPRS et UMTS. Elle
propose une vraie qualité de service (QoS).
On retrouve ici le débit proposé dans la norme 802.11a mais
cette norme n’est pas compatible avec les normes 802.11.
Hiperlan est handicapé par son côté Européen. En effet, les
acteurs américains refusent jusqu’à maintenant de s’investir et de s’associer à
ce travail.
De plus elle n’est pas autorisée en extérieure.